Un bruit sourd et répété résonne dans le lointain. On croirait entendre une rixe médiévale opposant deux combattants armés d’épées de bois. Problème : nous sommes au milieu du mois de novembre en pleine montagne et il y a ni seigneur ni château aux alentours.
Soudain, le bruit se rapproche et se fait de plus en plus distinct. Au bout de quelques secondes, tout devient plus sensé. Une harde de bouquetins colonise les lieux et quelques duos de mâles sont en plein combat (rut) pour conquérir les plus belles femelles de l’équipe.
Deux d’entre eux semblent particulièrement fâchés et prêt à en découdre. Ils ne sont qu’à une petite centaine de mètres et se jaugent, sur ce chemin qui mène au Col de Tricot. Ils ne font absolument pas attention à Laurie et moi, venus prendre des photos dans le coin. Il faut dire que le bouquetin, d’ordinaire peu craintif, l’est encore moins lorsqu’il fait pas loin de 100kg et qu’il arbore des cornes mesurant près d’un mètre.
Ces deux mâles doivent être âgés d’au moins 10 ans. Comme de vulgaire randonneurs, ils descendent par le chemin, s’assénant quelques légers coups de cornes au passage. Les deux bêtes sont si affairées que nous sommes obligés de nous écarter du sentier pour ne pas nous faire rentrer dedans.
Et là, miracle, elles s’arrêtent pile devant nous et entament un combat violent. Les conditions de lumière sont (très) mauvaises, mais j’ai la possibilité de monter assez haut en ISO sur le D600 sans trop nuire à la qualité d’image (entre 800 et 1250 pour toute cette série). Tour à tour, dans un combat très codifié, les deux bouquetins se lèvent sur leurs pattes arrières et retombent avec violence sur leur adversaire.
Ainsi dressés sur leurs membres postérieurs, ces deux mastodontes mesurent plus de 2 mètres. Je n’ai jamais assisté à un tel spectacle et en prends plein les yeux. Ces images sont à peine recadrées et je ne suis pourtant qu’à 200mm en plein format.
Les deux mâles sont très essouflés et le combat devient progressivement moins intenses. De temps en temps, tout s’arrête et les deux se remettent à brouter, puis recommencent.
On ne sent pas vraiment d’intention de faire très mal, le but est plutôt de dominer l’adversaire « dans les règles ».
Au bout d’une dizaine de minutes, les deux bêtes s’éloignent de nous et stoppent leur duel pour quelques centaines de mètres. Lequel reprend aussitôt tandis que nous reprenons notre ascension.
Il continuera ainsi une bonne partie de la journée, le rut du bouquetin pouvant durer plusieurs heures. Il s’étale du début de l’automne jusqu’au mois de janvier. Pour les curieux, voici un article très bien fait qui l’explique (les photos sont magnifiques aussi !) : le rut du bouquetin. Merci pour le spectacle !
Stay tuned!
Timoth
Quel spectacle! Wahooo!
Sublime.
Félicitations++++
Les photos sont superbes. Malgré tout, je trouve qu'elles manquent de contrastes, de couleurs. Je ne sais comment dire vraiment, car je ne suis pas un pro de la photo. Je suis allé voir d'autres articles sur ce blogs et les photos présentes, pour des pubs touristiques par exemples, font apparaitre de vives couleurs de ciel, de nature… Et là c'est un peu fade à mon goût.
Elles n'en restent pas moins très belles.
Bonjour Ludovik,
Merci pour cet avis, que je partage.
La raison est simple : pour les autres photos du site, j'attends les conditions parfaites pour les prendre.. Ici, il fallait réagir vite et s'adapter à la luminosité très faible et aux couleurs très peu contrastées dans ce fond de vallée 🙂
Le désavantage des photos sur le vif !
Très bon moment que tu nous fais partager, très belles photos. Merci