Voilà comment on pourrait définir cette course magnifique qui a animé, pour Antoine et moi-même, notre WE de Pâques.
Il y avait un moment qu’elle était au programme : il suffisait de trouver le bon créneau. Après la météo exécrable de ces derniers jours, un coup de fil au Refuge des Conscrits samedi soir nous convainc de monter y dormir dimanche. Le programme du lendemain est encore flou : on avisera en fonction notamment des quantités de neige et du travail du vent…
Dimanche matin 09h30 – Le Cugnon (Les Contamines)
La petite nuit due au changement d’heure n’a pas altéré notre motivation, et nous nous mettons en route d’un pas décidé vers le Refuge des Conscrits.
Le début du chemin se fait essentiellement à pied, mais l’épaisseur du manteau augmente rapidement, jusqu’à devenir…conséquente !
A l‘hôtel de Tré la Tête (1970m), nous avons la surprise de trouver la porte ouverte et des gardiens ! On en profite pour casser la croûte : la journée promet d’être encore longue, puisque 1400m de dénivelé et beaucoup de distance sont au programme.
Un peu plus haut, Le Mauvais Pas (2050m environ) marque l’entrée sur le glacier de Tré-la-Tête et porte plutôt bien son nom. Des pentes ultra exposées au-dessus d’une gorge qu’il convient de passer au pas de course…
Quelques minutes plus tard, nous attaquons la longue remontée sur le glacier dans une lumière changeante, mi-brouillard, mi-soleil. Nous traçons à travers une poudreuse lourde et épaisse.
Vers 2400m, au moment de bifurquer à gauche pour quitter le glacier et gravir les derniers mètre vers le refuge, les données changent. La face a déjà purgé et ne nous dit rien qui vaille. Nous prenons donc un ticket pour un grand détour (+2h) par le glacier avec la trace à faire.
Heureusement, nous serons relayés sur la fin par Jérôme, un guide Chamoniard qui a la pêche !
Au refuge, nous ne sommes qu’une grosse quinzaine au lieu des 100 personnes habituelles à cette période… Pas bon pour le business mais très agréable pour les occupants !
Super accueil et nourriture au top, de quoi bien se reposer après une journée de 6h30 et 1700m de dénivelé !
Lundi matin 06h30 – Refuge des Conscrits
Le lendemain, nous sommes dans les premiers à quitter le refuge vers 06h30. C’est décidé : nous allons faire la Traversée des Dômes de Miage et descendre par le glacier d’Armancette, si les conditions s’y prêtent.
J’adore ces instants de calme absolu pendant lesquels le jour prend ses marques. Pas un bruit, juste le crissement de la neige sous nos skis et une bise glaciale.
Quelques instants plus tard, alors que nous reprenons pied sur le Glacier de Tré-la-Tête emprunté la veille, pour rejoindre le col des Dômes, les premières lumières colorent les cimes.
Nous avons maintenant rejoint Jérôme (le guide de la veille) et Valérie, qui tracent la voie dans une neige tantôt croutée et dure à percer, tantôt poudreuse et lourde. En tout cas, c’est très physique et nous nous en rendons compte en prenant quelques relais.
Alors que la température avoisine les -15°C, nous sommes bien soulagés d’être enfin réchauffés par le soleil, vers 09h30, au niveau du Col infranchissable.
La vue sur le Mont Blanc, face Sud (au centre de la photo), est magnifique.
En direction de l’Aiguille de Tré-la-Tête, c’est pas mal non plus !
Au Col des Dômes, nous entamons la Traversée qui nous mènera jusqu’au sommet Ouest (3670m), point de départ de l’itinéraire skiable.
Le premier Dôme se gravit skis aux pieds. En se retournant, le spectacle commence avec la succession de toutes les arêtes : Bionnassay, Gouter, Bosses, Mont Blanc…
En tournant la tête à droite (après avoir assuré son équilibre !), on aperçoit Sallanches, presque 3.000m plus bas.
Et devant nous se dresse l’arête magnifique que nous allons franchir à pied, encordés, et skis sur le sac.
Cela a beau être une des plus belles arêtes du Massif du Mont-Blanc, je ne suis toujours pas fan de ce genre d’exercice et suis resté concentré sur mes pieds et uniquement mes pieds pendant quelques minutes :).
Tout se passe à merveille et Jérôme brasse des mètres cube de neige devant nous pour tracer…Bravo!
Voilà quelques photos « insider » pour apprécier la beauté du paysage !
Au sommet, la vue est splendide et le souffle court : on sent quand même l’altitude, à près de 3700m.
Mais l’affaire s’annonce plus compliquée que prévu pour la descente : la première pente du Glacier d’Armancette qui mène au Col de la Bérengère est bien plaquée.
Nous allons donc jouer la prudence et longer les rochers au maximum (photo de gauche).
Un groupe d’Anglais prend beaucoup moins de précautions, dans une pente (très) travaillée par le vent…(photo de droite)
Vers 3.000m, il faut tirer à droite après avoir passé les séracs, et ne pas descendre le glacier jusqu’en bas.. Là encore nous allons prendre toutes les précautions pendant cette traversée et sur les pentes qui suivront.
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Nos traces sur le Glacier |
Vers 2700m, nous pouvons enfin skier sans retenue, dans une poudreuse toujours aussi incroyable, surtout pour un 1er avril !
Une petite pause au milieu de ces 2500m de descente (!) et c’est reparti.
Nous ne déchausserons qu’une fois arrivés aux Contamines : le grand luxe!
Honnêtement, je ne crois pas avoir déjà skié une neige de cette qualité sur une telle distance ! De la poudreuse d’hiver sur quasiment 2.000m de dénivelé, le tout dans une ambiance grandiose.
J’avais beaucoup entendu parler des Dômes de Miage, mais une fois sur l’arête…Waouh!
C’était malgré tout un jour où il fallait être attentifs, disciplinés, et rigoureux.
Pour cela, un grand merci à Jérôme et Valérie avec qui nous avons fait la descente et qui ont été d’un soutien précieux.
Grand ski oui, mais ski de haute-montagne aussi. Avec une deuxième journée de près de 7 heures et la trace à faire, mieux valait être en forme ! Après 1500m D+ dans le Mont Veyrier samedi, je finis le WE carbonisé, mais comblé !
Topo :
Stay tuned!
Timoth
Tu emportes comment ton matos dans ce genre de sortie ? Pas trop chiant de le sortir "tout le temps"
Merci Jaife!
On va pas se mentir, c'est assez contraignant…
Outre le poids (le boitier et 3 objectifs ce jour là), il faut effectivement décider de quand tu vas prendre les photos.
Sans côté que ton état physique influe pas mal sur les décisions 🙂
Mais, je bricole un système avec une pochette simple coincé entre les sangles ventrales et pectorales du sac à dos. Ca gêne pas trop et c'est plus accessible.
Et puis, quand on aime…!
J'ai une solution assez similaire pour les randos l'été : je fixe la sacoche en ventrale avec 2 mousquetons sur le sac à dos.. Ca le rend accessible mais c'est pas top quand ça bouge pas mal, j'ai pas encore trouvé le truc idéal..
Superbes photos et sortie en tout cas 😉 ça donne envie !
Juste superbe!
Merci de partager 🙂
nice!
Superbes photos, ça donne envie vu du bord de mer 😉
pffiou…
bravo, belle sortie 🙂
Génial, cette sortie est géniale !
Toujours plus 🙂
Superbe, comme toujours!
Impressionnante la couche de neige sur le chalet!
Perso, ma photo préféré: la 482, avec la lune dans le coin gauche…
Superbe merci!!! 🙂
A la prochaine
Val
Ma-gni-fique!
Très beau reportage photo, bien expliqué pour une sortie inoubliable que vous avez su nous faire partager.
N'hésitez pas venir sur notre page partager ces moments magnifiques.