Antichambre du Kilimanjaro ou objectif en soi, le Mont Meru est un sommet magnifique, à la portée de tous.
Une plongée au coeur du Parc National d’Arusha, en Tanzanie, là où la montagne se pratique autrement : pole pole !
Aller en montagne en Afrique n’a rien de commun avec ce que l’on peut trouver en Europe. En Tanzanie comme ailleurs sur le continent, elle est réservée au tourisme et au loisir, et fait vivre beaucoup de monde – plus ou moins décemment – via les expéditions.
Toute expédition à plus de 4.000m doit effectivement se faire accompagnée d’un guide, et le plussouvent de porteurs, cuisiniers, etc. Si l’aspect financier s’en ressent fortement car les prix pratiqués par les parcs nationaux et les agences sont exorbitants, c’est aussi une manière de profiter (partiellement) du tourisme pour faire vivre les locaux.
Depuis près de 10 ans, le Kilimanjaro est un objectif de voyage plus ou moins avoué. Après le Népal en 2017 et une première expérience en haute-altitude, nous décidons seulement 2 mois en avance de partir en janvier 2019 en Tanzanie avec Laura pour aller marcher sur le plus haut volcan du monde et ses 5.895m !
En acclimatation et pour admirer le géant de la savane d’en face (70km séparent les deux sommets), nous optons pour l’ascension du Mont Meru (4565m, le 5ème plus haut sommet d’Afrique).
Nous insistons auprès de l’agence pour avoir une équipe réduite et sommes donc 7 personnes au départ (!). Nous avons pris la formule la plus sportive, en 3 jours, que je détaille ci-dessous.
J1 – Momella Gate > Miriakamba Hut – D+ 1000m
Le départ de Momella Gate est un peu chaotique : après un RDV à 8h à Arusha, une bonne heure de route et d’innombrables péripéties administratives, nous attaquons la randonnée à presque 16h, après qu’on nous ait montés en 4×4 jusqu’au célèbre Fig Tree.
Un peu frustrant pour démarrer l’ascension, mais la jungle luxuriante est magnifique et la montée accompagnée d’un ranger donne une touche d’exotisme. Le fait de devoir marcher avec le ranger oblige aussi à grouper les « expéditions ». Il nous faudra donc plus de 2h pour parvenir au refuge, à un rythme… plus que tranquille 🙂
Premier contact avec la culture montagnarde locale : ici, on est servis sur nappe par un porteur dédié à cette tâche, et avec une vraie soupière transportée par notre équipe…! Elle ne nous quittera plus de tout le séjour !
Les étoiles enveloppent bientôt le refuge et viennent ponctuer cette première journée très facile. Le Kilimanjaro se dévoile pour la première fois, tout au fond de la plaine. 4 jours après avoir quitté Annecy, c’est une vraie récompense.
J2 – Miriakamba Hut > Saddle Hut + Little Meru – D+ 1350m
La veille, j’ai shooté les étoiles jusque tard, et ai eu la flemme de mettre le réveil tôt pour le lever du soleil…
Je vais le regretter : à peine sorti de la chambre, le Kilimanjaro s’impose, majestueux, et le Meru aussi, tout proche de l’autre côté !
On a des fourmis dans les jambes, mais on va devoir de nouveau se freiner pour s’adapter au groupe. Pole Pole nous dit le guide. Oui, mais nous on sait marcher un peu plus vite que 250m/h !
On traverse plusieurs étages de végétation pour atteindre Saddle Hut, refuge posé sur un co entre le Meru et le Little Meru. On mange un morceau et on se repose : à 3500m, l’altitude commence à faire son effet. L’après-midi, Living, notre guide nous annonce qu’on monte tous les trois au Little Meru et prend enfin la mesure de notre rythme : ouf !
La balade est courte et très humide : rien à voir capitaine ! Retour au refuge, négociation d’un départ plus tardif que le reste de la meute pour le lendemain (2h), et dodo !
J3 – Saddle Hut > Mont Meru > Momella Gate – D+ 1300m
1h : j’ai mis le réveil plus tôt. L’occasion est trop belle de ne pas faire quelques poses longues nocturnes ! Je me fais gronder par le guide lorsque je reviens au refuge pour le RDV du départ. Seul dans la nuit, il aurait pu m’arriver des bricoles…
La montée vers le Meru est un spectacle extraordinaire. La voie lactée enveloppe le sommet et le cône du cratère de ce volcan endormi. Rhino Point est l’occasion d’une photo inoubliable grâce à l’humidité de l’air bien présente.
A mesure que le jour se lève, les forces diminuent et le Kilimanjaro se dévoile au loin. Le froid est vif (0°C ou un peu moins), et on supporte bien la doudoune, même si proche de l’Equateur !
La fin de l’ascension comporte quelques passages techniques à ne pas négliger en fonction de l’état de fatigue. On rattrape les dernières cordées parties avant nous avant d’arriver au sommet vers 6h, et de profiter d’un panorama fabuleux.
Le nuancier se décline dans le ciel pendant que j’attends Laura qui boucle le sommet : il y a du monde là haut, mais aussi de la place dans les alentours pour faire des images et Living est ravi de se prêter au jeu du modèle.
Encore quelques souvenirs au sommet avant d’attaquer la descente, malheureusement vite brumeuse. On s’en met quand même plein les yeux dans ce décor lunaire et on en affole plus d’un en descendant en courant. Living me conseille de faire attention à mes chevilles en descendant : la course à pied, c’est réservé aux experts !
Un petit repos à Saddle Hut, et on continue à descendre pour rejoindre notre point de départ : Momella Gate.
En repassant sous les 3500m, nous sommes de nouveau sur le territoire d’animaux sauvages. Le ranger (auquel nous imposons un rythme effréné !) nous escorte donc de nouveau, et cette fois-ci pour une bonne raison : nous ferons face à un troupeau de buffalos et verrons de loin quelques girafes.
Ce troisième jour tire un peu plus sur les jambes avec près de 10h de marche et près de 30km de parcourus, mais nous avons atteint notre premier objectif : le Meru. Place à deux jours de repos pour fêter le Nouvel An, afin d’attaquer le Kilimanjaro !
Bonjour, j’ai lu avec bcp d’intérêt votre récit de l’ascension du Mt. Meru car je vais m’y rendre au mois de février prochain avec mon mari et deux amis. Ns étions d’ailleurs aussi au Népal en mars de cette année. J’aurais aimé savoir si vous avez souffert du mal de montagne et en quoi consistent les difficultés techniques dont vous avez parlé. Merci ez cordiales salutations
Bonjour!
Merci pour votre passage ici !
Pas de mal des montagnes de mon côté pour cette ascension, mais l’altitude est modérée au Meru.
Pas vraiment de difficultés techniques (un seul passage avec des chaînes), mais un long cheminement nocturne sur une crête (pas vertigineuse) et le sommet est assez petit en superficie.
Bonne ascension, vous allez adorer !
Bonjourà vous,
Je suis tombée sur votre support et il a retenu
toute mon attention. La qualité de son contenu
est irréprochable et sa thématique est
complémentaire avec la mienne. Je serais donc
fière de vous proposer d’apparaître mon article
dans votre blog. Si vous êtes intéressé,
n’hésitez pas à me contacter.
Cordialement,
Colombe A. Dupres
[…] En Janvier 2019, je suis parti en couple pour 3 semaines en Tanzanie avec plusieurs objectifs. Gravir le Kilimanjaro bien sûr, aller voir les animaux sauvages du Big Five des parcs de Tarangire et du N’Gorongoro et enfin profiter de quelques jours à Zanzibar. En préambule, et parce que c’est une excellente préparation à l’altitude et à la façon locale d’évoluer en montagne, nous avons réalisé l’ascension du Mont Meru, que j’explique en détail ici. […]
Bonjour,
Merci pour cet article et ces magnifiques photos.
Alors voilà, nous envisageons de faire cette ascension avec notre fille de 7 ans mais sur 4 jours.
Pensez vous que se soit réalisable avec un enfant ? (nous habitons l’île de la Réunion et elle est habituée à randonner à la journée sur des dénivelés de 800m environ..)
Bonne continuation et encore bravo pour votre travail .
Bonjour Aude et merci de ta visite !
Je ne me risquerai pas à donner un avis sur le sujet pour ta petite fille !
C’est surtout la haute altitude qui peut poser problème.
Si les choses sont faites en bonne intelligence, cela devrait bien se passer 🙂
Bonne ascension,
Timothée
Bonjour!
Super article! Pouvez vous me dire comment avez vous trouvez votre guide ?
Cordialement
Justine
Bonjour Justine,
J’y suis allé avec African Travel Tour, en les choisissant sur Internet, et qui m’ont donné satisfaction..
Mais vous pouvez également choisir n’importe quelle agence sur place à Arusha !
Hello,
Merci pour cet article de qualité.
Voilà 10 ans que je dois faire la tanzanie ; les sommets ne sont pas l’objectif. Je cherche la liberté absolue : pas de guide, pas de muletier, pas de cuisto, surtout pas de groupe. Moi, mes 15Kg sur le dos et une ou deux armes blanches au cas où… A part le léopard, quelques arthropodes, et quelques badauds opportunistes, la Tanzanie est calme 😉
1. Peut-on flâner quelques journées dans la forêt tropicale au pied du Meru ? Je cherche à photographier quelques espèces de caméléons et arthropodes endémiques ;
2. Quels autres massifs peu convoités par le tourisme en Tanzanie et donc sans entrée, guide et tout l’attrape-couillon ? Je pense à Uluguru, Ngorongoro, Mont Pare, Nguru, Usambara.
Concernant les périodes : Quand partir pour profiter un maximum de la biodiversité (floraison, insecte, période nuptiale etc).
Si quelqu’un a des recommandations, expériences ou sait me rediriger merci !
Bonjour !
Merci de la visite ici 🙂
L’intention est belle, mais un tel trip en autonomie me semble complexe.
L’accès au Meru est soumis à un permis, et il y a plusieurs portes d’entrée et pas mal de contrôles..
Je manque totalement d’expérience en Afrique, mais ai pas mal baroudé ailleurs dans le monde, et il est clair que des trips autonomes sont plus compliqués sur le continent africain qu’ailleurs 🙂
Si vous avez trouvé les bonnes pistes, n’hésitez pas à revenir les poster par ici !
Timothée