15 août à Bergen, Norvège. Il flotte comme un air de vacances. Je viens de courir l’impitoyable
Tromso SkyRace il y a seulement deux semaines, et les congés dans le Grand Nord touchent à leur fin. Je m’apprête à tranquillement reprendre le rythme shooting/retouche/dodo :).
Erwan m’envoie alors un texto me proposant de courir avec lui l’UT4M 40 Chartreuse. L’UT4M, c’est en beaucoup mieux le parcours que j’avais un peu imaginé au moment de me lancer dans le Tour du Vercors, en 2011. Un parcours en étoile autour de Grenoble, pour profiter au mieux de toutes les montagnes et des 4 massifs que la ville a à offrir.
Gestion de course de poussin, parcours grandiose !
Le parcours fait 160km et 10.000m de dénivelé. Un bel ultra !
Bon, là, c’est plutôt pour la dernière portion qu’Erwan me motive, un 40km / 2.700D+ en Chartreuse, sur des chemins que je connais quasi par cœur pour y avoir usé mes semelles pendant mes 4 années d’études à Grenoble.
Evidemment, on ne s’inscrit plus une semaine à l’avance aux courses de nos jours… Mais, l’organisation m’invite très gentiment en dernière minute, et je me réjouis de pouvoir enfin m’aligner sur une course reposé, entraîné et bien motivé, sans pression.
Go !
Sans pression c’est vite dit, puisque la veille au soir, on s’en ouvre quand même une petite en profitant d’un superbe spot de camping au sommet du Rachais (sommet le plus proche de Grenoble) ! Le lendemain matin, le timing n’est pas très bien calculé et on arrive au départ à Saint-Nazaire les Eymes 10 minutes avant le gong, sans avoir eu le temps de remplir totalement les gourdes ! Je retrouve plein de têtes Hoka connues sur la ligne, au milieu des 350 autres coureurs.
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Au départ, on me voit en 2ème position (!). Photo : Organisation |
Et ça part tout doucement ! Je fais 1km en tête et tire volontairement le frein à main puis papote avec Aurélien Collet pendant quelques bornes. J’en profite, ça m’arrive rarement de voir la course de devant. Pas de miracle, ils accélèrent plus que ce que mes jambes sont capables de faire, et je stabilise à la 5ème place pendant la longue montée vers le col de la Faïta.
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Juste avant le ravitaillement du Habert de Chamechaude. Photo : Richard Couret |
Bien sur, je n’ai pas pris assez d’eau, donc au bout d’une heure j’ai tout bu, et j’ai soif. Et le ravito est dans 4km. Et j’ai pas très bien regardé le profil, qui dit qu’il y a 2.000D+ dans les 16 premiers kilomètres. Top !
Je limite les dégâts, passe
5ème au ravito du km 12 et toujours
5ème au sommet de Chamechaude, d’où la vue est toujours superbe. A partir de là, je connais par coeur et après les descentes techniques de Norvège, ils vont voir ce qu’ils vont voir sur les 25km et 600+/1800- jusqu’à l’arrivée !
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Dans la montée de Chamechaude. Photo : Nicolas Cognard |
Et ben ils vont voir un beau spectacle ! Je paye le manque d’eau du début et prends des crampes monumentales aux quadriceps et mollets des deux jambes, en même temps ! Ca me vaut d’éviter un merveilleux vol plané de justesse en croisant Mathieu de
Douzaleur à la descente (l’ascension de Chamechaude est en A/R).
Je m’arrête, bois, m’étire, mais comme un junior j’ai aussi oublié les bicarbonates pour faire passer les crampes…! J’enrage, je faisais la course parfaite pour une fois ! Je passe 8ème, puis 9ème, incapable d’allonger la foulée.
Je me refais un peu en arrivant au Sappey (km 26), où je prends plein de sel. Trop en fait, j’ai envie de vomir en plein soleil en sortant :). L’avantage, c’est que c’est dur pour tout le monde et derrière ça semble loin. Je me mets en tête d’assurer le top 10, ce sera déjà ça de pris !
Good news, le fort du Saint-Eynard est à 1300m et non à 1400m comme dans mes souvenirs et la montée dure donc moins longtemps. Dans la descente, je vais vachement moins vite que quand je la faisais avec mon VTT mais au moins personne ne me double !
Il reste juste la portion du Col de Vence à l’arrivée > 10km 200+/800-, du gâteau.
Sur les chemins de l’école
Plus de crampes et j’avance bien, je m’organise même un combat mental pour courir dans les 200+ de montée. La descente du
Rachais est elle aussi moins drôle qu’à vélo, et il fait environ 56°C en arrivant à la Bastille. J’y rejoins Luca Papi, 3ème du 160km, et entame la descente de la Bastille, toujours 9ème. 18.000 lacets plus tard, j’arrive
Porte Saint Laurent, sur les quais de l’Isère.
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Des coureurs à l’arrivée à Grenoble. Photo : Benoit Audigé |
Je suis assez serein sur mon Top 10, il n’y a personne derrière. 800m plus loin, il y a 3 coureurs qui foncent sur moi. Ils me déposent 500m avant l’arrivée, je ne peux pas suivre. Dommage ! C’est fou ce qu’on peut se motiver à avancer sur 40 bornes pour si peu, non ?
A l’arrivée, il y a peu de monde, mais les bénévoles sont surmotivés ! Dommage que l’UT4M n’ait pas encore été adopté par les Grenoblois. Un événement de cette ampleur avec une arrivée en ville, dans une ville sportive, devrait plaire, mais il n’y a vraiment pas beaucoup de public pour les coureurs…
Ce n’est pas faute de se donner du mal au niveau de l’organisation, qui avec 5 courses en 3 jours et plus de 1500 concurrents assure le coup avec brio ! Il faudra revenir pour le 90km ou le 160 :).
Aurélien Collet m’attend à l’arrivée depuis 45 minutes et a fait le doublé après sa victoire sur le 40 Vercors la veille. Impressionnant pour un retour de blessure. De mon côté, je suis content : malgré une gestion de course de poussin, je me classe 12ème sur 350 en 5h20 sur un parcours exigeant !
L’entraînement raisonné et (un peu) monitoré paye et cela me donne envie de m’aligner de temps en temps sur des distances plus courtes !
Un grand merci à l’UT4M pour m’avoir invité à courir sur les chemins de l’école et pour son organisation sans failles (assortie à une communication soignée et de qualité, c’est plutôt rare !), et à Hoka pour la tenue et les chaussures du jour (Challenger ATR 2)
Stay tuned!
Timoth
Une réponse
bravo petit junior !