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L’ascension du Kilimanjaro (5895m) : le toit de l’Afrique par la voie Machame !

Le Kilimanjaro : à la fois temple du consumérisme et montagne merveilleuse nourricière de  vallées entières, le Kibo cultive ses paradoxes et attire des visiteurs du monde entier. Ils sont tous là avec un même but mais différents moyens d’y parvenir : atteindre Uhuru Peak, son sommet, et admirer le lever de soleil inoubliable sur la savane, 5000m plus bas.

En Janvier 2019, je suis parti en couple pour 3 semaines en Tanzanie avec plusieurs objectifs. Gravir le Kilimanjaro bien sûr, aller voir les animaux sauvages du Big Five des parcs de Tarangire et du N’Gorongoro  et enfin profiter de quelques jours à Zanzibar. En préambule, et parce que c’est une excellente préparation à l’altitude et à la façon locale d’évoluer en montagne, nous avons réalisé l’ascension du Mont Meru, que j’explique en détail ici.

Comme je l’expliquais à propos du Mont Meru, la pratique de la montagne en Afrique n’a absolument rien de comparable avec ce que nous connaissons sous nos latitudes. C’est encore plus vrai sur le Kilimanjaro où il faut composer avec une triple obligation : guides, porteurs et droits d’entrée dans le parc National.

Outre le fait de corser considérablement l’addition, cela rend l’ascension beaucoup moins intime et aventureuse (tout dépend bien sûr où l’on place le curseur de l’aventure !). Une fois ce postulat accepté ou digéré, on peut se préparer à l’une des plus belles expériences qu’il m’ait été donné de vivre en altitude. Je vais vous faire un court résumé jour par jour agrémenté de nombreuses photos qui vous donneront je l’espère envie de découvrir un jour par vous-même ce sommet fantastique.

J1 – Machame Gate > Machame Camp – D+ 1100m

Après une longue journée d’attente et de péripéties logistiques (on est en Afrique après tout !), les sacs sont pesés (20kg par porteur au maximum), les lacets serrés : l’aventure peut démarrer !

Le Kilimanjaro a cela d’extraordinaire que vous démarrez votre trek dans la jungle à 1800m d’altitude pour le terminer dans la neige au milieu des glaciers. C’est donc une bonne pluie tropicale qui inaugure notre expédition et cette montée pole pole jusqu’à Machame Camp. (littéralement : doucement. L’expression préférée des guides pour tempérer vos ardeurs)

Nous traversons plusieurs étages de végétation luxuriante. Arbres immenses peuplés de singes s’agrippant de liane en liane, fougères d’un vert émeraude et fleurs exotiques : c’est un régal pour les yeux !

Dès notre arrivée, à près de 3000m et le soleil étant quasiment déjà couché, le froid et l’humidité nous saisissent. De quoi se mettre dans le bain pour les prochains jours alors que le premier repas nous est servi par notre fantasque serveur Kaboba dans notre tente !

J2 – Machame Camp > Shira Camp – D+ 900m

Dès le réveil, on sent qu’on est désormais pleinement entrés dans l’aventure. Nous apercevons pour la première fois le sommet du Kilimanjaro sur fond de ciel totalement dégagé et éclairé par la lumière matinale. Cela sera d’ailleurs le cas tout au long de l’ascension. Beau temps clair le matin, et nuages remontant de la forêt en contrebas l’après-midi !

Une montée raide de près de 1000m nous attend une fois le campement replié ! Notre rythme ralentit à mesure que l’altitude augmente et que l’air se raréfie.

Cette courte étape nous fait sortir de la forêt que nous ne reverrons que 4 jours plus tard ! Au loin se découpe la silhouette du Mont Meru, escaladé une petite semaine plus tôt. Nous doublons pas mal de porteurs arc-boutés sous des charges largement supérieures à 20kg… Tout le monde n’a visiblement pas joué le jeu de la même façon.

A Shira Camp, à presque 3800m, nous profitons de l’après-midi pour faire une petite marche d’acclimatation… et une sieste ! Une fois la nuit tombée, les nuages se lèvent et laissent le camp sous des milliers d’étoiles, sans pollution lumineuse. Le spectacle est saisissant.

J3 – Shira Cave – Barranco Camp – D+ 900m

On a des fourmis dans les jambes. Le lever du soleil est de nouveau une merveille. On croit pouvoir toucher du doigt le Mont Meru, à moins de 70km de là, et le sommet du Kili est maintenant juste au-dessus de nous, à « seulement » 2.000 mètres de différence.

Après avoir fait traîner le petit déjeuner et lézardé au soleil pour réchauffer nos corps bien engourdis par la nuit, nous commençons notre demi-tour autour de la montagne jusqu’au camp final de Barafu. Cette partie, qui va durer un jour et demi, est la plus belle de tout le trek.
Une fois la barre des 4000m passée, nous comprenons que ce sommet a ses secrets : il se met brusquement à neiger alors que nous étions en manches courtes quelques minutes auparavant !

Dommage pour le paysage lunaire de la Lava Tower, que nous verrons à peine ! Nous descendons donc vers Baranco Camp et ses fabuleux palmiers qui prennent une allure étrange dans ce brouillard.

Nous sommes à 3900m, bien acclimatés, mais ne demandons pas notre reste pour filer dormir… sans oublier quelques poses longues avant de fermer l’oeil… il aurait été dommage de passer à côté de notre tente illuminée sur fond de Kilimanjaro une fois les nuages dispersés !

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J4 – Baranco Camp – Barafu Camp – D+ 1200m

La plus belle journée du périple et de loin ! (si l’on fait abstraction du lever de soleil et de l’émotion au sommet !). Un concentré de perspectives, de diversité de terrains, de vues. Bref, des journées comme on en fait finalement peu dans une vie d’amateur de montagne !

Elle commence dré dans le pentu par le Breakfast Wall, un mur de 300D+ parsemé de quelques petits passages techniques juste au-dessus du camp Baranco. Pas de quoi casser trois pattes à un buffalo, mais tous les randonneurs du coin ne sont pas forcément aguerris donc les guides sur-vendent un peu cette portion !

Une fois cette bosse avalée, le sommet et ses glaciers se révèlent, tous proches. Nous immortalisons évidemment l’instant, et passerons alors le reste de la journée à tourner autour de la montagne (comme depuis la veille d’ailleurs).

Alternance de grandes plaines sur fond de mer de nuages et de pentes plus raides : une journée intense qui se fait bien ressentir au moment de s’installer à Barafu Camp, à près de 4700m d’altitude. Ce sera notre plus haute nuit à tous les deux, et autant dire qu’elle sera courte et fraîche (et balayée par le vent!) !

Le réveil est réglé à 1h pour un départ à 2h après avoir convaincu le guide que nous connaissons suffisamment notre rythme pour gratter une heure sur son horaire et être à la bonne heure au sommet… L’excitation est là !

J5 – Barafu Camp > Sommet > Mweka Camp – D+ 1200m

Quoi de mieux que de se lever en pleine nuit après avoir dormir une poignée d’heures pour escalader un volcan ? Ce jour là, absolument rien !

Pas de mal de tête au réveil, pas de bobo, les conditions météo sont OK malgré un fort vent : les voyants sont au vert pour y aller ! Et de toute façon, on ne voyait pas la chose autrement 🙂

Le rythme est lent, les pas comptés, le souffle mesuré : ce sera le cas pendant plus de 4 heures ! Passés les 5.000m, on entre dans un autre monde où la rareté de l’oxygène nivelle les aptitudes de chacun. J’ai hâte que le jour pointe le bout de son nez pour faire des images car le sommeil nous gagne en marchant !

A l’arrivée à Stella Point (5700m), nous sommes au bord du cratère et les premières lueurs commencent à poindre. Le paysage est irréel. Le mauvais temps de la nuit a déposé un fine couche de neige, rendant le décor encore plus impressionnant que la veille. Les glaciers, au bord du déclin, se découpent dans l’horizon et les frontales doublées pendant l’ascension scintillent en contrebas.

Le timing est parfait pour l’arrivée au sommet (Uhuru Peak – 5895m) une petite heure plus tard, lorsque les premiers rayons de soleil nous réchauffent. L’émotion est intense et partagée avec les deux guides qui nous accompagnent, dont Livingstone déjà présent au Meru.

Je prends tellement de photos que j’en ai la tête qui tourne en changeant les objectifs. Doucement mon garçon, on est presque à 6.000m ! Manquant de lucidité, j’en redécouvrirai même certaines après coup sur l’ordinateur. Mais on dirait que je n’ai rien oublié !

Ce sommet est l’aboutissement d’un superbe voyage et donne envie de revivre cette ascension par d’autres voies, de façon plus légère et rapide. Qui sait, peut être cela sera possible un jour ?

La descente est très rapide au début, dans le sable volcanique, puis un peu plus laborieuse plus bas, le mal de tête faisant son oeuvre… On descend plus de 3.000m pour atteindre Mweka Camp où nous dormirons tôt, bien achevés !

J6 – Mweka Camp > Mweka Gate

Une journée en forme de formalité !

Nous aurions presque pu achever le trek d’une traite et descendre 1.000m de plus la veille, mais cela fait en quelque sorte partie du protocole… A Mweka Camp, les porteurs des différentes expéditions chantent et dansent pendant que sont distribués les pourboires et il flotte comme un air de vacances.

Pour notre petite troupe aussi, l’aventure est terminée ! 6 jours et 5 nuits sur la montagne. Une aventure coupés du monde, et pourtant relativement confortable pour un sommet à près de 6.000m. Si vous êtes des montagnards aguerris et que vous êtes à la recherche d’une aventure extrême, ce n’est probablement pas pour vous. En revanche, si vous voulez découvrir une culture unique, et voir ce qu’il reste de glaciers en Afrique… il ne faut plus trop traîner !

Agence

African Travel Tour : African Travel Tour (la même que pour le Meru) : un suivi sérieux et une équipe qui a assuré la continuité entre les deux sommets. Nous avions insisté pour avoir une équipe très légère et le moins de confort possible, mais ce sont tout de même 7 porteurs et 2 guides qui ont constitué notre équipe…pour 2 personnes. Cela peut sembler délirant, mais il est compliqué de faire moins (et on vous l’impose !). Pourtant nous n’avions ni mess tent, ni toilettes, et des sacs vraiment allégés ! Insistez donc bien sur ce point si vous souhaitez une ascension plus intime.

Budget

Compter environ 1700€ par personne pour cette ascension + les pourboires (au minimum 10 à 20€ par membre de l’équipe et par jour leur sont reversés). Certains frais sont incompressibles, puisque votre seule présence quotidienne (permis) dans le Parc vous coûte environ 130€ (x 6 jours donc..) !

Nous n’avons pas pu diviser les pourboires car nous avons fait l’ascension à 2, l’agence n’ayant pas réussi à remplir le séjour (ce qui a par ailleurs été très confort car nous ne dépendions pas de la vitesse d’un groupe).
Nous avions réservé l’agence depuis la France, et bénéficié d’une bonne ristourne en cumulant safari + Meru + Kili, mais si vous n’êtes pas d’un naturel stressé, vous trouverez votre bonheur directement à Arusha pour beaucoup moins cher !

Equipement

Le froid n’est vraiment présent que pour le jour de l’ascension, mais il peut geler dès la deuxième nuit et l’humidité est très présente ! Nous avons tout connu sur la montagne, de la tempête à la chaleur accablante !
Ne négligez pas le froid au sommet, au ressenti parfois vraiment extrême. On se déplace vraiment lentement à cause de l’altitude, et le lever du jour présente les températures les plus froides.

Duvet chaud (mini -10°C) : la température peut descendre très bas, surtout la dernière nuit.
Chaussures : nous avons tout fait en chaussures de Trail Gore-Tex, sauf le dernier jour en chaussures de montagne. J’ai hésité à tout faire en chaussure Trail mais manquais de connaissances terrain et ai joué la prudence.
Pantalon léger + sur pantalon Gore-Tex
Collant en merinos pour les nuits et le jour du sommet.
Gants chauds + gants fins
Doudoune et veste coupe-vent / Polaire fine pour le soir (le jour du sommet vous additionnerez toutes ces couches !)
T-shirt en laine mérinos
Bonnet
Lampe frontale puissante (ne comptez pas sur votre guide, ils ont tous des yeux de lynx !)

Durée

6 jours. C’est la durée minimum si vous êtes acclimaté (Meru par exemple), sinon je vous conseille une ascension plus longue.

Matériel photo

J’ai profité de l’aide des porteurs pour transporter pour l’occasion pas mal de matériel photo (Nikon Z6 + 4 batteries + Sigma Art 24mm 1.4 + Sigma Art 14mm 1.4 + Nikon 50mm 1.4 + Nikon 70-200 4 + un trépied et une GoPro 7).
J’étais totalement autonome sur le transport du matériel et de mes affaires de la journée.

2 réponses

  1. très belle aventure ! ça donne envie ! merci pour ces magnifiques photos.
    Peut on avoir une idée du budget global de ces 3 semaines entre kiwi meru et safari; merci

    1. Bonjour Shirley,

      Merci beaucoup !
      Pour le budget, c’est environ 1700€ pour le Kili, 700€ pour le Meru, et 500-600e pour le safari, mais nous avons visé au plus serré, et les prix peuvent monter très vite selon les options..!

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