Pointe Percée (2752m) depuis le Col des Annes

Les jours raccourcissent, les températures baissent : l’automne laisse peu à peu place à l’hiver et les possibilités de randonnée en altitude seront de plus en plus réduites dans les semaines à venir.

Samedi 26/10 était une de ces belles journées où il fait bon aller prendre le grand air, et je suis allé faire avec Marine un sommet qui me faisait envie depuis longtemps : la Pointe Percée, point culminant des Aravis.

En partant du Col des Annes à 1710m (autant dire du bout du monde des Aravis en partant d’Annecy !), la randonnée fait environ 1100m de dénivelé. Le chemin est assez facile et régulier jusqu’au refuge CAF de Gramusset (2164m – gardé une partie de l’année, environ 15 couchages + gazinière).

Depuis le refuge

C’est ensuite que les choses se corsent : lapiaz, pierriers, et pentes raides se présentent aux randonneurs désireux de conquérir ce sommet qui se mérite ! Nous faisons le sommet en boucle et choisissons le Col des Verts (2501m) pour la montée. J’ai choisi le côté gauche de la combe par le pierrier, mais c’est visiblement beaucoup plus simple côté droit où existe un semblant de chemin.

C’est en effet ce que j’ai réalisé pendu dans les rochers avant de déboucher au col des Verts, en voyant des gens arriver par la droite… Au col, la vue est saisissante, malgré un léger voile nuageux. En distance, c’est probablement le point des Aravis le plus près du Mont-Blanc. 

Certains préféreront s’arrêter là pour une petite sieste ou une séance de contemplation. Pour les autres, il reste 250m de dénivelé jusqu’au sommet, et le plus dur est à venir !

Il y a en effet 2 cheminées à grimper, en s’aidant des mains à plusieurs reprises, et certains passages sont assez exposés en cas de chute. Pas le droit à l’erreur donc, et surtout à éviter par temps humide car le rocher est patiné. Cette portion est celle située sur la fin de l’itinéraire depuis Sallanches. De nombreux points d’attache sont prévus pour sécuriser l’itinéraire, ou même descendre en rappel.

Une fois ces 2 difficultés passées, c’est plus facile jusqu’à la crête sommitale où la progression se fait accroupi car elle est assez vertigineuse. Pour certains cela passe debout, mais je ne suis pas encore de cette école !

Au sommet, vous pourrez laisser votre autographe sur le livre d’or stocké dans une petite boîte en bois (!) et admirer le panorama exceptionnel à 360° sur tous les Aravis et le Mont Blanc. On aperçoit même le Lac Léman, et beaucoup d’autres massifs et sommets par temps clair !

Après quelques photos, il est temps de penser à la redescente, que nous ferons par la face Ouest, et qui est beaucoup plus facile (selon la fonte des névés cependant). Il faut bien suivre les marques de peinture car certains passages sont absolument sans issue. Il ne reste plus qu’à faire attention à ses chevilles dans les lapiaz et vous serez de retour au refuge de Gramusset après une belle escapade alpine.

En cette chaude journée d’automne, l’itinéraire n’était pas très fréquenté, mais le casque semble indispensable en été à cause des chutes récurrentes de pierres. La Pointe Percée est un très beau sommet à la limite entre randonnée et (petit) alpinisme. Elle est d’ailleurs côtée T5 (le plus élevé en randonnée) sur CamptoCamp.