Repérage UTMB 2013 : Les Houches – Courmayeur à la journée (68km/4300D+)

L’UTMB 2013, c’est dans un tout petit peu plus d’un mois !
Pour ce genre de courses dont une grande partie est courue de nuit, la reconnaissance du parcours est primordiale. En courant la CCC 2010 et au travers de mes nombreuses balades Chamoniardes, j’ai déjà acquis une bonne connaissance de la 2ème partie du tracé.

Malgré plusieurs tentatives, je n’étais cependant jamais parvenu ni au Col de la Seigne, ni au Col du Bonhomme, les principales difficultés de la première partie du tracé. Alors, afin de combler ces manques et de faire une (très) longue sortie, j’ai décidé de rallier Les Houches et Courmayeur à la journée. 70km et quasiment 4500D+ sont au programme !
Voici donc un récit détaillé de ce périple (d’ordinaire bouclé en 4/5 jours de marche !) et plein de photos !

Aucun compagnon de route n’étant vraiment disponible ou motivé pour une telle journée, c’est seul que je m’élance du centre endormi des Houches à 6h45.

Presque tard pour démarrer un tel parcours mais je suis venu d’Annecy le matin même et le réveil a tout de même sonné à 4h45… Le lever de soleil derrière l’Aiguille Verte vaut le coup d’oeil !

Je monte tranquillement au Col de Voza (1650m, 650D+) en 45min et quitte déjà le tracé de la course. L’UTMB descend en effet directement sur Saint-Gervais, mais cette portion ne m’intéresse vraiment pas.

Je préfère continuer vers le Col de Tricot et ses vues magnifiques sur l’Aiguille de Bionnassay et le glacier du même nom. Je ne croise pas un seul randonneur à cette heure matinale et je profite de la quiétude des lieux (toute relative, si on se réfère au niveau sonore du torrent !).

Col du Tricot

Aiguille de Bionnassay (4052m)

Au col de Tricot (2120m, 1200D+), j’apprécie la vue sur les majestueux Dômes de Miage et j’aperçois la suite du programme : le col du Bonhomme. La route est cependant longue jusque là bas !

Dômes de Miage

Je descends rapidement aux chalets de Miage, pour remonter immédiatement au Chalet du Truc (1750m, 1400D+). J’aurais pu éviter ces 200D+, mais la portion est vraiment jolie, alors quand on aime…
Descente raide sur les Contamines (1150m, déjà 18km). Le village se réveille tout juste et je double les premiers courageux de la journée en filant vers Notre-Dame de la Gorge (km21).

C’est ici que démarre véritablement la longue montée vers le col du Bonhomme (11km) ! Jusqu’au refuge de Nant-Borrant (1450m), le chemin est à l’ombre et bien agréable !
Je profite d’ailleurs de ce refuge pour boire un Coca et refaire le plein d’eau. 5 minutes de pause après presque 3h30 dans les jambes ne sont pas de trop.

Car la suite correspond au début des difficultés. Jusqu’au refuge de Balme, c’est encore une large piste qui prime. Je cours bien sur cette portion presque plane, sous le regard de bovins un peu assomés par la chaleur.
J’opte d’ailleurs à ce moment pour la panoplie lunettes/casquette.

Plus loin, le chemin devient beaucoup plus alpin, alternant portions raides et d’autres très roulantes.
Les perspectives sont magnifiques, et la neige toujours bien présente pour une fin juillet.

Je laisse les lacs Jovet à ma gauche (il faudra y revenir!) et débouche au Col du bonhomme après environ 4h30. C’est alors que je réalise que la descente vers Les Chapieux ne commence pas ici mais…2km plus loin !
Il faut en effet s’engager au préalable dans une traversée rocailleuse et bien enneigée vers le Refuge de la Croix du Bonhomme (2450m, 2800D+).

Lac et barrage de Roselend

Je commence à accuser le coup physiquement et suis heureux d’arriver aux Chapieux pour pouvoir me reposer quelques minutes et refaire le plein. J’approche les 6h de course. Je n’ai encore jamais dépassé cette durée d’effort solitaire et dois maintenant aller jusqu’au bout, puisque j’ai dépassé la moitié du parcours 🙂

Je « débranche » le cerveau entre Les Chapieux et Ville des Glaciers, sur une portion bitumée de 6km, à profil montant (passages à 10%!). Je suis vraiment content d’avoir pu repérer cette zone pas très sympa du parcours, que j’aborderai probablement vers minuit le jour J.

Sur le moment, en plein soleil, j’avoue avoir du mal à apprécier. Je mettrai presque une heure pour arriver jusqu’au refuge des Mottets, où je m’autorise un petit ravito savoyard !

Allez, courage, plus que le Col de la Seigne comme grosse difficulté ! Cela sera mon juge de paix de la journée. Complètement arrêté, je mets une heure pour gravir les 650D+ entre le refuge et le sommet, à 2516m (3800D+).

Panorama depuis le Col de la Seigne (frontière franco-italienne) : le Mont Blanc est à gauche dans les nuages

A partir du col commence probablement la partie la plus belle du TMB. Pour fêter cela, les marmottes pullulent dans cette vallée, et certaines ne sont vraiment pas farouches !

Au refuge Elisabetta Soldini, le panorama devient toujours plus beau. Le meilleur reste cependant à venir.

Alors que je descends toujours plus bas dans le Val Veny, le Lac Combal (1960m) se dévoile avec ses méandres et ses cours d’eau aux couleurs variées.

C’est à ce moment que la vue sur la face Sud du Mont Blanc débute. Il est de ce côté-ci de la frontière sauvage et rocailleux, presque déroutant.
Déjà 55km de couverts ! Et la dernière montée est là, la plus belle de la journée. 500D+ supplémentaires (portant le total à 4300D+ environ) pour rester bouche bée devant l’arête Mont-Favre, à 2400m, un belvédère d’exception sur les glaciers du Massif du Mont-Blanc juste en face.

C’est assurément la plus belle partie du Tour du Mont Blanc, avec la traversée Bertone-Bonatti-Arnuva dans le Val Ferret. De là, il me reste environ 10km de descente très roulants et agréables jusqu’à Courmayeur. Je trottine encore bien après plus de 10h d’effort !
Au passage du col Chécrouit, il ne reste plus que 5km de descente raide et ludique vers Courmayeur.

En 11h tout pile pour 68km/4.300D+, je suis dans le centre de Courmayeur et Lolo vient me chercher pour rentrer aux Houches (j’aurais pu courir dans le tunnel mais c’est moins sympa :)).

Voici la trace GPS de la journée, pour les curieux : 

Stay tuned!

Timoth