Décrassage qu’ils disaient ?
Pas vraiment. La Chartreuse reste la Chartreuse, et comme toujours à cette période, c’est GRAS.
Un tout petit plus d’un mois que l’UTMB est derrière moi, et je n’ai toujours pas véritablement repris l’entraînement depuis cet objectif majeur de la saison (2 sorties d’1h30 et 1h45 en septembre). Difficile en effet de se remotiver après une telle débauche d’énergie mentale et physique.
C’est Julien, venu m’encourager fin août à Chamonix, qui me remet dans le bain. Il cherche un trail pour préparer la Saintélyon et me demande ce qu’il y a à faire dans le coin en octobre. J’avais participé au Trail de l’Ours il y a deux ans et l’avais trouvé très sympa; on s’inscrit donc ensemble.
30km et 1900+ sont annoncés. Je ne m’énerve pas pour autant sur l’entraînement les semaines précédentes et me prépare à y aller tranquille. La veille, j’arrête de faire semblant et les automatismes de préparation psycho-rigide du matos sont bien là.
Le départ à 10h15 (!) permet un réveil à 7h30 à Annecy : quasi une grasse mat’, c’est royal !
Julien nous conduit jusqu’à Entremont-le-Vieux, à travers la brume épaisse de ce dimanche matin. Pas de doute possible : la configuration de course a bien changé entre la grand messe de Chamonix fin août et cette petite course locale d’automne.
Ici, pas de stress, pas de sas de départ interminable. Bref, c’est relax et ça fait du bien !
Bon, on part quand même sans connaître ni le profil, ni la cartographie du parcours : Vive le Savoie Trail libre !
Les deux distances (12 et 24km) sont mélangées sous l’arche et cela fait quand même un joli peloton.
D’autant que 100m après le départ se présente un pont en bois ultra-glissant d’un mètre de large…!
C’est parti pour une drôle de course. Dès les premiers mètres, en montée, je suis dans le rouge et peine à relancer. Tout le monde se retrouve vite englué sur une piste de débardage, avec 1.5kg de boue sous chaque chaussure et la crainte omniprésente de voir celles-ci aspirées par le vortex Chartrousin.
Au 3ème kilomètre, les deux parcours se séparent et je vois avec un relatif soulagement pas mal de coureurs bifurquer sur le 12km. J’ai beau dire, une fois le dossard épinglé, les places sont chères 🙂
La première bosse du parcours se présente et passe mieux. Je gagne quelques places sans pour autant vraiment profiter de ce terrain technique qui m’est très favorable. Ça va très vite devant… ce doit être des locaux !
Le passage sur les crêtes au sommet doit être magnifique en temps normal, mais là… ça donnait ça.
Avec les R2 Compressport/GoodPeopleRun dont j’aurai l’occasion de vous reparler bientôt |
Je commence à ventiler sérieusement et être proche de la surchauffe moteur et suis content d’entamer la descente. Glissante n’est surement pas un mot assez fort pour la définir. Savonneuse serait plus adapté. Je remercie à chaque seconde mes Fellcross (Salomon) pour leur efficacité sur ce terrain en voyant les autres concurrents accrochés aux arbres.
On retrouve vite un terrain plus roulant et, ne connaissant pas le profil de la course, je continue d’avancer le plus fort que je peux. Le chemin est souvent hors sentier, jalonné de petites remontées, franchissement d’arbres, virages serrés… Terrible pour le cardio et pour un diesel comme moi peu habitué à monter dans les tours.
Au km 18, nous arrivons à un ravitaillement : je dois être 20ème. Je suppose qu’il me reste une grosse dizaine de kilomètres…. Mais non ! Après avoir joué au chat et à la souris avec mes poursuivants pendant 4 gros kilomètres et tâté de la boue moelleuse jusqu’aux mollets, un bénévole m’annonce 1.5km restant…! Zut, on a fait à peine 22km et 1300+. Mais cela tombe très bien…je suis proche de la rupture et des crampes…
Hors de question que les gars qui me collent au train depuis 5 bornes me doublent avant la fin ! Je mets donc le turbo, traverse une rivière bien fraîche avec de l’eau jusqu’aux genoux et termine la course dans un super mano à mano à plus de 17km/h (!) avec mon poursuivant.
Retour sous l’arche après 2h36’41 » d’intense combat (c’est le mot au vu du terrain !) et un dernier kilomètre en un temps supersonique en 3’40 » : je me suis rarement autant mis minable sur une course !
Julien Chorier, vainqueur quasi à domicile, est arrivé 20min plus tôt et je suis agréablement surpris par ma 19ème place finale, à 5 petites minutes du Top 10 (ceci dit, je n’aurais pas pu courir 20sec plus vite aujourd’hui :)). L’autre Julien arrive en 3h28, en pleine forme et un peu frustré d’avoir égaré le balisage pendant quelques kilomètres…
J’y ai aussi croisé Anna-Lou, qui a couru le 12km en famille !
J’y ai aussi croisé Anna-Lou, qui a couru le 12km en famille !
Le Trail de l’Ours, fidèle à sa réputation, nous gratifie d’un repas à base de spécialités locales, le tout dans une ambiance très bon enfant. Ici, on vient avant tout pour s’amuser… Merci ! Les résultats complets ici.
En tout cas, cela fait du bien de se remettre dans le rythme après l’UTMB et de se refaire un peu violence, ce à quoi on est peu habitués en Ultra… Un bel apport de motivation pour la suite !
Stay tuned!
Timoth
Photos : TerraTrail sauf mention.
2 réponses
Ça doit faire du bien de se refaire mal à un autre rythme que l'UTMB… Et pour le diesel, je vois très bien ! Mais sinon Tim, un souci ? Elle est où la photo "nature animalière" ? 🙂
Belle !!!!! oui dommage que la distance n y était pas!!!! La gestion pour ma part aurait pris la tournure tout a bloc..et ce trail était super,je n ai pas vu le tps passe bravo pour cette belle reprise et au plaisir de se croiser sur un off ou compete.. fait moi de beau plans aux templiers …lol
Tanto et encore bravo.